samedi 8 septembre 2012

Dol de Bretagne


Dol est un spot de « yarn bombing » ou « knit graffiti », une nouvelle forme de street art qui consiste à habiller statues et mobilier urbain de pièces originales tricotées à la main. Le buste en bronze de Chateaubriand qui étudia pendant quatre ans au collège de Dol est une des cibles privilégiées des yarn bombeuses.

Dinan

 
Dinan a une très jolie gare Art Déco, une vieille ville médiévale et un héros local, lui aussi médiéval, Bertrand du Guesclin, connétable de France et de Navarre. D’une laideur et d’une brutalité légendaires mais aussi d’un courage sans borne, on lui doit d’avoir expulsé les Anglais de France au 14e siècle. On vient de retrouver, le crâne présumé  de sa première épouse, Tiphaine Raguenel (1335- 1373). C’est l’affaire de l’été. La relique a fait l’objet d’un legs anonyme à la bibliothèque municipale. Un objet pas facile à caser dans les collections mais que tous les usagers peuvent désormais consulter. Sur rendez-vous uniquement. Tél. 02 96 39 04 65.

jeudi 6 septembre 2012

Lamballe


Dès la sortie du train, l’odeur tenace de cheval du Haras National. Mais pas le moindre canasson en vue hormis dans les gondoles de l’Office de Tourisme. Figurines, posters, calendriers, peluches, mugs… En revanche on vend de vrais canards vivants sur le marché (4 € pièce). Et dans toutes les boulangeries on trouve des Paris-Brest. Un gâteau recommandé voire conseillé par le Latourex.  Une roue de vélo en pâte à chou garnie de mousseline au praliné et amandes grillées crée en hommage à l'ancienne course cycliste : Paris-Brest-Paris. Une délicieuse pâtisserie vélocipédique.

jeudi 15 septembre 2011

Saint-Brieuc



En hommage à Alfred Jarry qui y fit une partie de ses études et qui y écrivit ses premières pièces, nous avons testé à Saint-Brieuc la promenade gidouille.  Un itinéraire en spirale (sénestrogyre) dessinée sur le plan de la ville à partir d’un point central. En l’occurrence le local du « Cri de l’Ormeau », le magazine d’informations culturelles créé par notre ami Patrice Verdure,  23 rue des Promenades.
Splendide promenade gidouille briochine. Elle se termine en apothéose par la descente de la vallée urbaine du Gouédic jusqu’au port du Légué et la baie de Saint-Brieuc. A marée basse.

Le samedi matin, le crieur public Gaspard Hazard et son porte-voix de marine en laiton, délivre des messages au marché de Saint-Brieuc. Des messages, anonymes ou non, déposés dans des boîtes installées dans plusieurs bistrots de la ville. Poèmes, coups de gueule, déclarations d’amour, petites annonces… « Urgent : Femme, taille 42, recherche vêtements et accessoires pour soirée disco. Merci ».

Gaspard dispose d'une "cabine" dans la cité Baby construite à flan de falaise juste au-dessus de la Baie.  Une petite merveille d'habitat spontané qui date des années trente et des premiers "congés payés". 

vendredi 9 septembre 2011

Guingamp



Petite surprise et hasard de voyage  : les murs extérieurs de l’ancienne prison de Guingamp accueillent des photos géantes de Mathieu Pernot. Des portraits de « hurleurs » qui tentent de communiquer à distance avec des parents emprisonnés. Et une série très impressionnante de réfugiés afghans endormis  dans la « jungle » de Calais. Une exposition organisée par le centre d’art local, Gwin Zegal, dont nous  découvrons que le directeur artistique est un vieil ami strasbourgeois : Paul Cottin.
Sous le kiosque du parc, un pique-nique créole s'organisait avec achards, poulet boucané et rhum arrangé. Le rhum arrangé qui est en train de devenir une spécialité bretonne. On en trouve à la carte de tous les bistrots.
En revanche, pas le moindre joueur de boule bretonne. « Ils se prennent trop au sérieux » explique un inconditionnel de la pétanque.

Morlaix

 
Le samedi il y a un grand marché à Morlaix. Sous le gigantesque viaduc du chemin de fer qui mène à Guingamp.  Des stands d’alimentation mais aussi d’artisanat.  Orfèvres, relieurs, éditeurs de guides touristiques sur la Bretagne. Auteurs de romans ou de recueils de poésie. Et même une charmante et énergique coiffeuse punk qui officie dans une guitoune bâchée avec tout ce qu’il faut : fauteuil, miroir et sèche-cheveux. Elle a beaucoup de succès.
A Morlaix on pratique un jeu rare : la « boule bretonne plombée du Pays de Morlaix ». Une sorte de pétanque avec des boules de bois ou de résine lestées de plombs asymétriques. Ce qui rend leur trajectoire des plus aléatoires. 

jeudi 8 septembre 2011

Landerneau



Jolie petite ville traversée par un étonnant vieux pont habité, un mini Ponte Vecchio, Landerneau est aussi un condensé d’histoire économique et sociale contemporaine.  C’est le berceau du mutualisme breton à travers l’Office Central, une société d’assistance mutuelle et coopérative d’achat créée en 1911 pour améliorer le sort des paysans bretons. 
C’est aussi à Landerneau qu’Edouard Leclerc a inventé la grande distribution en discount.  Faire baisser les prix à tout prix. Y compris en faisant fondre les marges des agriculteurs bretons.
Les Landernéens sont très fiers de leur Office Central.
Voyant que nous nous intéressions à tout ça une vieille dame nous a accostés et raconté des horreurs sur Edouard Leclerc pendant la guerre. Une affaire qui  semble t-il fait encore beaucoup de bruit à Landerneau.

mercredi 7 septembre 2011

Quimper



L’office de Tourisme de Quimper distribue une petite plaquette avec  la liste des rues. Une invitation à pratiquer l’alphatourisme qui consiste à se rendre, en ligne droite, de la première rue de la ville à la dernière. En l’occurrence d’Abalor à Zola. Une belle balade à travers les hauteurs de la ville dans des quartiers résidentiels aux noms de rues voyageurs : Martinique, Réunion, Tahiti, Wallis et Futuna…

Quimper est un lieu important du vêtement. C’est le siège des usines Armor Lux et c’est là qu’en 1854  Alexandre Massé a inventé le bouton à quatre trous. Jusque-là l’humanité avait dû se dépatouiller avec des modèles à deux trous. Cette trouvaille révolutionnaire vaut à Massé d’avoir une place à Quimper. Toute ronde comme un bouton.

vendredi 2 septembre 2011

Lorient



A Lorient on a fait du mnémotourisme. On a décidé de rapporter un objet souvenir de ce voyage. Un objet acheté ou trouvé. Pas trop volumineux.

On a commencé par demander à des Lorientais et des Lorientaises de nous indiquer le lieu le plus touristique de la ville. Réponse unanime : il n’y en a pas à Lorient. Il faut prendre un bateau et aller à Port-Louis ou à l’Ile de Groix. Mais nous n’avions pas le temps. Alors nous sommes restés à terre où nous avons quand même trouvé des boutiques de souvenirs. On a hésité entre :

- une éponge bébé phoque
- un tablier de cuisine imprimé avec la recette du kouign-amann
- un livre de recettes : « Comment cuisiner les algues »
- une petite boîte qui diffuse des cris de mouette quand on la retourne

On a aussi trouvé, en explorant la ville et ses quatre ports, une petite perle noire à facettes et une plume de goéland. Les « ready-made » ne courent pas les rues.

Vannes



Aux archives départementales, une exposition, « Récit de voyages », retrace la découverte du Morbihan par les écrivains voyageurs du XIX ème siècle. Flaubert, Stendhal, Hugo, Daudet… Une expérience exotique tant le pays  et ses habitants leur ont paru étranges et même parfois étrangers. On ne peut pas dire que ces grandes plumes aient beaucoup dopé le développement  du tourisme en Bretagne. Ça  n’a pas empêché Vannes de devenir une jolie petite « ville d’art et d’histoire » très courue où l’on vend des soupes bio, des jouets en bois, des vêtements Un Jour Ailleurs et des chocolats Jeff de Bruges. Il y a aussi un café afghan (12 rue Fontaine).

Redon



Redon, « la Venise de l’Ouest », nous a plutôt fait penser à Cambridge avec la Vilaine qui coule paresseusement au milieu de prairies incroyablement vertes. La ville s’est visiblement donné deux missions prioritaires. D’abord entretenir la culture du marron.  Une très active « Confrérie du marron » se charge de la promotion de la châtaigne (castanea sativa)  et tous ses usages possibles sur le plan gastronomique. Elle organise aussi tous les ans, en octobre, un Mois du Marron. Trente jours de championnat de pâtés de volaille au marron, concours littéraire autour du marron, apéros poétiques, conférences, concerts et bien sûr fest-noz.

Redon s’est aussi spécialisé dans les transports doux et originaux. Outre la remise au travail d’ânes pour tracter les bateaux sur les chemins de halage du canal de Nantes à Brest, deux nouveaux moyens de transport  y sont produits : le « Velonautic »  de la société Elphéon, une bicyclette flottante.  Et la « Joëlette »  , inventée par Joël Claudel. Une version XXIeme siècle de la chaise à porteur pour permettre à des personnes à mobilité réduite de se balader, même en terrain accidenté.

jeudi 1 septembre 2011

Pontchâteau



On est bien en Bretagne.  Dans Ouest France, que nous lisions à la gare de Pontchâteau en attendant le train pour Redon, il y avait des pubs pour des cochons. La nouvelle truie « Libra », du laboratoire de génétique Hypor : « la plus équilibrée du monde ».  Et la « Carlyne », « Efficace tout simplement. Un faible taux de perte à la naissance et jusqu’au sevrage. Un produit fiable et homogène ».

Saint-Nazaire



Saint-Nazaire (on dit aussi Saint Naz’) est une ville tintinophile. Il faut dire qu’Hergé lui a consacré sept cases dans les « Sept boules de Cristal ». Elles ont été reproduites sur d’immenses plaques de tôle émaillées puis disposées à l' endroit exact d’où elles ont été dessinées. Des ambiances portuaires qui n’ont pas beaucoup changé. Les quais, l’ancienne base de sous-marins,  les Chantiers navals où l’on construit l’un des plus gros paquebots du monde, le « MSC Divina ». 333 mètres de long. 18 ponts, 1700 cabines.

C’est aussi de Saint-Nazaire que part la plus longue véloroute d’Europe. La numéro 6. Elle va jusqu’à la Mer Noire en passant par Orléans, Nevers, Dôle, Mulhouse, Bâle, Le Lac de Constance, Ulm, Passau, Linz, Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade, Bucarest…

Savenay



Les Savenaisiens et les Savenaisiennes noient leur ennui dominical au Bar de la Mairie. On les a imités.

mercredi 31 août 2011

Nantes


A Nantes, célèbre pour sa prison et la fille du geôlier, le monopolytourisme s’impose. C’est une méthode d’exploration urbaine qui consiste à découvrir une ville selon la cartographie particulière de son plateau de Monopoly. En visiter les rues, gares, prison, parking, compagnie des eaux et d’électricité… en réglant ses déplacements à coups de dés conformément aux règles du jeu officielles.
Nous avons fait deux fois le tour du plateau, sans aller en prison.

notre case Départ : le Café Select (14 rue du Château)

mardi 30 août 2011

La Roche-sur-Yon



Comme tous les grands tyrans, Napoléon a cédé au désir de créer  une ville à son image et ça a donné La Roche-sur-Yon. Le V Prairial de l’an XII, il ordonne de faire construire à l’emplacement d’un petit bourg de Vendée à moitié détruit, une ville moderne organisée en damier autour d’une place centrale. Et au centre de cette place, une statue équestre de l’empereur. Cette ville nouvelle fut bien évidemment baptisée : Napoléon.
Elle a depuis changé sept fois de nom et s’est appelée alternativement  La Roche-sur-Yon, Napoléon et Bourbon-Vendée. En ce moment c’est La Roche-sur-Yon. Son côté impérial s’est un peu atténué avec les lotissements, les cités HLM, les ZAC et les ZI. Mais la place centrale est restée la place centrale même si aucun bistrot, pas même un resto corse, ne s’y est installé.

lundi 29 août 2011

La Rochelle



Nous sommes arrivés à La Rochelle en pleine université d’été du Parti Socialiste. Plus de 4000 élus et militants. Il y avait aussi beaucoup de touristes et il était un peu difficile de distinguer les uns des autres. Sauf quand ils circulaient au milieu d’une mêlée de journalistes. Nous avons ainsi croisé quelques visages connus. Dans l’ordre :  Bertrand, Jean, Roland, Catherine, François, Ségolène et Martine.

Nous avons de la tendresse pour cette jolie petite ville portuaire pionnière du vélo en libre-service dès 1974. Les fameux vélos jaunes.  Vingt-sept ans avant le Vélib’ ! Le maire de l’époque, Michel Crépeau, s’était inspiré des Bicyclette Blanches d’Amsterdam. Une action des Provos hollandais pour lutter contre l’envahissement de la ville par les voitures. C’était en 1966. Ils avaient mis gracieusement à disposition des Amstellodamois une centaine des vélos peints en blanc. La police les avait confisqués aussi sec en s’appuyant sur une vieille loi, pourtant rarement appliquée, qui stipulait que les vélos stationnés sur la voie publique devaient être cadenassés. Qu’à cela ne tienne les Provos remirent en service une centaine de nouveaux vélos blancs munis cette fois d’un cadenas à combinaison dont le numéro était inscrit en gros sur le cadre.


Rochefort



A Rochefort on a eu envie de visiter un hot spot touristique. On avait le choix entre le musée du commerce d’autrefois et la maison de Pierre Loti. D’humeur frivole on a préféré le shopping à la littérature. Mauvaise pioche. On avait rêvé d’un lieu qui nous raconterait l’histoire du magasin depuis la plus haute antiquité  jusqu’à l’invention du caddie et du supermarché. On est tombés sur une expo de brocante.

dimanche 28 août 2011

Saintes


 
Bernard Palissy, le célèbre céramiste de la Renaissance, a vécu une vingtaine d’années à Saintes. D’après l’homme de l’Office de Tourisme c’est ici qu’il a brûlé son mobilier pour pouvoir réaliser les fantastiques émaux polychromes à décor d’écrevisses et serpents qui ont fait sa réputation. On s’est alors souvenus du panneau d’histoire à l’école primaire où on voyait l’artiste barbu, exalté, jetant fébrilement des chaises dans un four rougeoyant sous le regard terrorisé de sa femme portant un bébé dans ses bras et de ses enfants en pleurs. On ne pourrait plus vraiment réciter le résumé appris par cœur pour lundi. Mais il faisait l’apologie du véritable artiste, créateur absolu, prêt à tout, y compris sacrifier le bien être des siens, pour servir son art. Quand on y pense c’était un drôle de message adressé aux élèves. Du coup on est allés déguster un pineau des Charentes, un rosé, le seul vrai, d’après le patron du bar de l’Arc de Triomphe.

Royan



Royan est une ville de sable. Tout le centre, détruit par erreur par les Alliés en 1945,  a été reconstruit dans les années 50 dans l’idée d’en faire un laboratoire d’urbanisme expérimental. Les architectes s’en sont donné à cœur joie repoussant les limites du modernisme et offrant à la prestigieuse station de bains de mer des villas, immeubles et monuments dignes de Brasilia. Mais tout a été construit trop vite avec un ciment armé de mauvaise qualité dissimulé sous des couches de peinture blanche. Et aujourd’hui l’ensemble est un peu décati, s’effrite, se fissure, les fers à béton saillent. 

Royan est aussi à l’origine d’une autre architecture éphémère : celle du circuit géant du Mondial de Billes. Cette compétition itinérante rassemble chaque année des milliers d’adultes qui, sérieux comme des papes, tentent de propulser le plus efficacement possible, par  une série de chiquenaudes, une bille en terre cuite sur une piste en sable élaborée par une dizaine de designers.