Cette petite merveille centenaire, rêve des ferrovipathes du monde entier, part à quelques kilomètres de Perpignan de la gare de Villefranche-de-Conflent - Vernet les Bains. Vernet les Bains que Rudyard Kipling a rendu célèbre par un conte, Pourquoi la neige tombe à Vernet. De l’importance de la météo dans la conversation anglaise.
Embarquer dans le Train Jaune (qu’on appelle aussi affectueusement « le Canari ») en compagnie de centaines d’autres voyageurs est une expérience jubilatoire qui tient du manège de foire. Ça commence par de longues queues sur le quai. Puis une sorte de Tetris grandeur nature pour caser tout le monde sur les banquettes en bois des wagons à ciel ouvert. Enfin le convoi s’ébranle pour quatre heures de voyage lent et bringueballant à travers les Pyrénées vers les gares les plus élevées du pays à plus 1500 mètres d’altitude. Sensations fortes garanties. Franchissements de précipices par d’étroits viaducs et un inquiétant pont suspendu. L’affaire tourne même au « train fantôme » dans les tunnels à cause des effroyables cris des chauves-souris. Il ne manque que les irruptions de squelettes tripoteurs.
Entre autres attractions offertes sur le parcours, on peut s’arrêter à Font Romeu pour visiter le four solaire d’Odeillo, un bâtiment concave de 60 mètres de haut tapissé de miroirs face à la montagne. Grandiose ! D’une puissance nominale d’1 mégawatt, cette centrale expérimentale permet d’obtenir en quelques secondes des températures de plusieurs milliers de degrés juste avec les rayons du soleil. C’est autrement plus sympa qu’un réacteur nucléaire.
La Ligne de Cerdagne, c’est le nom officiel du trajet du Train Jaune, décrit une grande boucle autour de Llivia, une enclave espagnole de 13 kilomètres carrés en territoire français. Une bizarrerie géopolitique datant du XVII ème siècle et qui a résisté aux guerres mondiales et aux traités européens. C’est décidé, on va collectionner ce genre d’endroits pour le Latourex.
L’aventure s’achève à Latour-de-Carol dont le chef de gare est le plus célèbre de France grâce à la chanson d’Areski et Fontaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire